La littérature québécoise est bien plus grande que l’on peut nous le laisser croire et ici je te présente 10 livres de genres variés à lire en 2024!
Il y a déjà un temps, j’avais écrit un article sur le top 5 des romans à lire en 2023, et évidemment, c’est un article que j’ai adoré écrire parce que mon domaine c’est celui du livre. Cette fois, je te reviens avec un top 10 des livres à lire en 2024.
Je ne peux passer sous silence mon amour grandiose pour la littérature québécoise parce qu’elle est beaucoup plus grande et riche que ce que l’on peut te laisser croire dans tes cours du cégep et secondaire – oui, même moi je suis capable de dire que certains de ces livres ne sont pas les meilleurs et peuvent repousser l’envie de lire québécois. Évidemment, je pourrais te parler longuement des livres des tendances Booktok comme les titres d’Emily Henry ou encore de romans de Colleen Hoover, car c’est vrai que c’est bon, mais je mettrai aujourd’hui en vedette les livres d’ici. En plus, quand c’est un auteur québécois, c’est aussi une maison d’édition québécoise, et un distributeur québécois. Tu gagnes encore plus de points si tu l’achètes dans une petite librairie locale, ou sur le site Les Libraires (merci d’avance).
Ce petit livre est un récit, en fait le premier de la nouvelle collection des éditions du Noroît, et c’est magnifiquement poignardant. J’utilise ici l’antithèse pour décrire le livre parce que c’est ce que je trouve le plus fidèle à l’histoire. On retrouve une jeune autrice qui retrace le fil relationnel avec son père qui n’est plus dans sa vie depuis des années, alors que celui-ci vient de mourir. Le récit est une constitution de lettres et de réflexions sur l’identité par des souvenirs d’enfance fragmentés et parfois douloureux. Malgré tout, c’est une histoire douce et belle à lire car c’est touchant, puis les réflexions se transposent à nous. Fidèles à eux-mêmes, les éditeurs du Noroît présentent un livre en prose, amie de la poésie.
Pour avoir eu la chance de côtoyer l’autrice à son dernier salon du livre et pour avoir vu les étincelles des femmes qui venaient à sa rencontre - et pour avoir lu le livre évidemment - c’est un impératif si tu ne l’as pas déjà. Encore une fois, je te présente un récit (c’est un peu la mode littéraire ces temps-ci) qui explore la vulnérabilité du choix d’être mère ou non, un sujet fort pour la féminité. En fait, c’est un exorde sur l’amour de soi, les amitiés, la douceur en relation… de faire la romance. Bref, c’est de mettre de l’avant tout ce qui permet également de se définir, et de définir la femme sans ce seul trait de la maternité. Si tu as envie d’une lecture douce mais qui fait réfléchir, Sarah-Maude Beauchesne a clairement la plume pour ça.
On connaît déjà pas mal tous Dany Laferrière de nom parce que c’est probablement un des plus grands auteurs de notre époque – même si au Québec on a un peu laissé tomber le prototype d’un seul grand auteur, on laisse ce délire à Flaubert. Dans ce livre, ou plutôt cet essai, Dany décrit le racisme encore beaucoup trop présent dans nos quotidiens avec ironie et sarcasme. En fait c’est par un jeu de discours et de stylistique que Laferrière attire l’attention des lecteurs. Bien que l’on connaisse Laferrière pour ses multiples textes de fiction littéraire, le choix de la forme essayistique permet ici de faire bouger les choses et les consciences des lecteurs. Toujours dans le but de faire voir la présence malgré tout actuelle des préjugés de couleur. Même s’il a été publié en 2021, ça reste un livre à lire en 2024 et dans les années à suivre.
Écrire cet article c’est un peu comme une petite torture car je dois limiter ma sélection de titres à présenter parmi tellement de livres que j’aime. Si tu ne connaissais pas déjà Le Cheval d’Août (éditeur) par Porter Plainte, Faire les sucres, Correlieu, ou Mise en forme, je te présente La soif que j’ai, et c’est si bon. Ce que j’aime de ce livre, c’est la langue crue et honnête qu’utilise l’auteur pour dépeindre avec cynisme son œuvre qui frappe là où il faut. Si la lecture peut bien servir à une chose, c’est de nous faire avancer, d’ouvrir notre regard et jugement critique sur plus que notre quotidien. Ce livre-là, c’est un peu un rappel – dur je l’admets – que la vie se joue toujours sur une décision, un choix, un chemin à prendre plus qu’un autre. À défaut de me répéter, c’est bon, et les pages tournent par elles-mêmes.
Dans un dernier article sur les podcasts québécois à écouter en 2024, je te présentais L’état du jeu de Chloé Rochette et Marie-Philippe Jean, qui discutent de l’importance de bouger à son rythme et à sa façon. Une d'entre elles a de ce fait écrit un livre sur le même sujet. Dans cet essai assez personnel, Chloé tente de nous convaincre de renouer avec l’acte de bouger. Plutôt que de se mettre de la pression d’aller courir, de s’inscrire à différents cours, de prendre un abonnement au gym et de succomber à la tentation de faire comme tout le monde plutôt que d’écouter son propre corps, Chloé nous partage que le sport, c’est d’abord un acte instinctif, aussi fondamental que le fait de manger ou dormir. À ce sens, elle tente de nous rappeler que bouger peut être aussi simple que d’aller au travail à pied ou à vélo. On dit toujours «si c’est pas sur Strava ça compte pas» – oui, ça compte. C’est un peu une déconstruction de l’idée que l’activité physique doit être imposée dans nos journées, et souvent venir avec un sentiment de corvée.
Pssst: Si tu as envie de te mettre familier avec le mouvement au quotidien, tu peux également suivre le mouvement HappyFitness qu’elle a parti.
Ce livre, sans oser dire récit biographique ou encore fiction biographique, reconstitue une histoire de vie, celle du père de Céline. Du moins, c’est ce que le livre nous permet d’en déduire. À la manière d’une enquête, l’autrice nous transporte dans la composition du profil de son père au travers de faits, de témoignages et d’images. Sans vraiment le savoir en tant que lecteur, on est submergé dans ce besoin de répondre à la question du livre, qui est le père? C’est bon, c’est intriguant, et à chaque page on se dit «mais c’est vrai ou c’est de la fiction?». À vous de me dire si vous vous laissez prendre au jeu de Céline!
Ce livre, c’est un livre d’économie. Et si je le recommande, c’est parce qu’on entend ici le mot «économie» dans son simple sens d’homonyme de plusieurs économies qui nous entourent (suivez-moi, promis ça fait du sens). Dans ce livre, Deneault présente un essai pointilleux sur les sens du mot économie. C’est en quelque sorte une déconstruction de l’idée hétérologique que l’on a du terme «économie». Bref, c’est absolument à lire en 2024 selon moi.
Le livre de Pratte, c’est un essai dans lequel l’auteur explore la consommation, la surconsommation et la déconsommation. Le but, comme le fait tout texte du genre de l’essai, c’est de transmettre l’essaie de prendre position sur des questionnements. Ici, on parle de celui de notre besoin d’avoir toujours plus, de se laisser prendre par les accroches des compagnies, mais aussi de comment se remettre en tête la fidèle question de Mcsween: «En as-tu vraiment besoin?». Le livre est intéressant car il pousse le lecteur à la réflexion concrète de ses habitudes de consommation – plutôt que de simplement bourré un livre de faits de surconsommation. C’est un peu pour ça que le genre de l’essai devrait avoir une plus grande place dans nos vies.
Pssst: Bien que j’encourage l’achat local pour les livres, tu peux toujours l’emprunter à la bibliothèque!
Si jamais tu recherches une autre recommandation de lecture dans ce sens, vas-y pour Les Règles du jeu (Alexandre Demers)… le sujet des finances personnelles et de l’investissement est habituellement gagnant.
Ce livre-là, tu pourrais aussi bien le conseiller à quelqu'un qui adore lire que quelqu’un qui préfère les images. Sous forme de bande-dessinée, ce livre est une courtepointe de récits qui s’imbriquent les uns dans les autres, reflétants bien la réalité des liens qui nous unissent malgré nous, mais aussi comment les paroles et les actions des autres se répercutent sur notre corps et notre esprit. L’ensemble de l’oeuvre devient un regard extérieur sur les relations humaines, et ça mène entre autre à un regard interne sur nos propres relations. La forme imagée du récit rend ça léger et facile à lire, je te le dis.
Pssst: Si jamais tu as envie de découvrir encore plus de BD éditées au Québec, vas faire un tour sur le site des éditions PowPow!
Si tu as envie de profiter de tes vacances pour lire quelques livres plus légers ou à thématique de romance, les romans de Valérie Chevalier sont une excellente option. Cela dit, je te présente ici son plus récent récit. Encore une fois, ça raconte une relation amoureuse, mais les questionnements internes de celle-ci. Oui évidemment, c’est à l’eau de rose et il y a des clichés, mais les réflexions qui entourent la lecture sont belles et douces – au plaisir même d’y croiser du Annie Ernaux.
Pour être franche, il y a encore tellement de livres dont j’aurais pu te parler. Qu’ils soient du genre policier, essai, fiction, documentaire, romance, la liste est infinie. J’aurais pu te présenter Pomme S (science-fiction), Mentores (documentaire), Ce que je sais de toi (Fiction), Bondrée (Polar), etc. Tu auras compris que ma liste de recommandations est encore longue… Cela dit, j’espère que la sélection relevée te donnera l’envie de lire pendant ton été ou tout simplement te permettra de renouer ta relation avec la littérature québécoise!
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